Réciproque
Exposition personnelle – sur une invitation de l’Ecole d’art Claude Monet
Espace Gainville, du 19 janvier au 24 février 2019 – Aulnay-sous-Bois
« Diplômée en métiers d’art céramique, en design et en art, Hélène Delépine a suivi un parcours pluridisciplinaire avec un axe fort autour du matériau céramique qu’elle associe à un travail de photographie, de dessin et d’installation.
Se situant dans un cheminement transversal qui explore les rapports d’échelle et la permutation du réel et de notre imaginaire, l’œuvre d’Hélène Delépine mêle l’architecture à l’objet, le passé au futur, l’essor à la ruine.
L’artiste se réfère en partie à l’histoire de l’architecture dite « moderne » qui a utilisé comme matériaux de base la brique et le grès. Certaines œuvres évoquent des corniches, des bas-reliefs ou des détails architecturaux dans le style Art Déco, que l’on retrouve sur les plus anciens buildings. Une autre caractéristique dans son travail est d’opposer quelquefois dans une même pièce un caractère très géométrique à un aspect organique, voire « primitif » de l’argile.
Dans son travail photographique, elle découpe et assemble des fragments de façades, rythmées par leurs fenêtres, proposant des motifs géométriques. Les œuvres rappellent quelquefois des vaisseaux spatiaux.
Cette sélection proposera des installations avec une vingtaine de céramiques formant des installations et une dizaine de photographies qui souvent se réfèrent aux céramiques, sortes d’organismes stellaires.
L’exposition d’Hélène Delépine s’inscrit pleinement dans la volonté réitérée de l’école d’art Claude Monet de participer à la promotion de l’art céramique contemporain. »
Michèle Peinturier-Kaganski, directrice de l’école d’art Claude Monet d’Aulnay-sous-Bois, 2018
« Hélène Delépine capte ce qu’elle nomme des images, façon de rester large, dans une pratique céramique mais pas que. La photographie, le dessin, l’aquarelle, appartiennent ici au monde céramique tant ils sont par procédés attachés à celle-ci dans le travail de l’artiste.
La céramique, c’est l’Autre dans la qualité de dénommer les similitudes et les diversités. Rares sont les médiums qui renvoient à l’humanité par le geste. La terre n’exprime non celui qui réalise mais ce qui est. dans sa fonction, sa forme, sa surface, son espace ; elle rend compte. Sans doute est-ce une force de donner à voir l’Autre. Comme l’indice, la céramique est prolixe parce qu’on est face à des récits multiples.
Hélène Delépine construit des récits par captation d’éléments glanés ici ou là dont l’intérêt réside dans leur possible combinatoire. Eléments plus ou moins reconnaissables dont on subodore l’appartenance architecturale. Si dans le principe de la captation, on réside dans l’épreuve de la flânerie, le combinatoire installe une filiation à un ensemble vaste de pratiques artistiques. Les volumes et les images d’Hélène Delépine construisent un monde connu.* »
* On pense tout particulièrement aux constructivistes qui de l’enchevêtrement des plans à l’organisation rythmée de l’espace figurent des forces dynamiques.
Christian Garcelon, conseiller pour les arts plastiques, enseignant, directeur de la biennale d’art contemporain de Saint-Flour, 2017
« Pour certaines oeuvres, il y a une réciprocité entre l’image et le volume en terre. Cependant, ce n’est pas nécessairement le cas dans toutes les installations qui sont proposées dans l’exposition. Aussi j’ai choisi le titre « Réciproque » pour évoquer une typologie de relations, notamment celles qui existent entre l’artiste et son travail, entre le public et une œuvre, entre une œuvre ancienne et une œuvre récente, entre ce qu’une personne voit et ce qu’elle imagine.
« Réciproque » est une manière de désigner un système où ces liens se dessinent, de souligner la notion de rapport et d’évoquer le lien existentiel qui relie un être humain à son environnement, par extension un artiste à son travail et dans mon cas celui lié à la pratique de la terre et à celle de la déambulation dans la ville. »
Hélène Delépine, 2018